un week-end dans le Beaufortain

22-23 juin 2002

Samedi

Description :

Malgré un départ de Lyon assez matinal, nous ne sommes à pied d'oeuvre que vers 13h. Entretemps, il a fallu faire les courses à Albertville, où nous avons appris quasiment en direct la défaite des espagnols face à la Corée du sud. C'est une vraie journée de juin, ensoleillée et (très) chaude. L'idéal pour commencer à monter... De plus, le chemin ne semble très sûr: Si on en croit les panneaux placés au début de l'itinéraire, raccourci indiqué par la carte comme bien balisé (hum), on risque de faire accueillir à coup de troncs.

Tout cela ne nous dissuade pas, et la montée commence. Elle est assez rude, mais fort heureusement l'ombre d'une forêt nous procure un peu de fraîcheur. Nous constatons également qu'il s'agit d'un itinéraire de descente VTT, d'un niveau très portable selon la nouvelle classification LP00. Après environ 1h de montée, nous sortons des arbres pour retrouver le chemin officiel et découvrir un panorama magnifique sur le Mont Blanc, et des pentes pourpres de rhododendrons (non photographiées, vous ne savez pas ce que vous perdez). Nous décidons de profiter de l'ombre des derniers arbres pour manger face aux glaciers.

Une fois restaurés, nous attaquons la montée finale, sur crête d'herbe et de rochers très agréable. Une source particulièrement fraîche arrive à point nommé pour nous permettre de remplir les gourdes, bien entamées par la chaleur, avant d'arriver au col du Pas de l'Ane. De là, on est presque au Mont Mirantin, même si la crête qui y mène est assez étroite et rocheuse. Du sommet, on découvre un splendide panorama sur tous les environs, et nous nous y attardons un petit moment.

Ensuite, il est décidé de ne pas suivre le même chemin qu'à l'aller, mais de faire une descente directe par le vallon sur le Planey, qu'on aperçoit presque. Au passage, petit épisode de ski sur un innocent névé qui traînait par là... En dessous du névé, nous retrouvons une prairie remplie de fleurs multicolores entrecoupée de buissons rhododendrons. Et les rhododendrons, outre le fait que c'est super long à écrire, sont assez pénible à passer. Toutefois le problème principal vient des falaises qui nous entourent, d'autant plus que l'heure tourne. Il faut improviser un itinéraire plausible au vu de la carte et du terrain, qui nous ramènerait au Planey en évitant la honte de remonter sur le chemin que nous avons dédaigné il y a peu. Sans compter qu'il est déjà nettement plus haut. Petit à petit, après de multiples traversées de non moins multiples petits torrents, nous atteignons notre but. Un regard à la montagne une fois en bas nous montre qu'il n'y avait finalement pas tant de possibilités de descente que cela, et qu'il valait mieux faire les bons choix au bon moment.

Après ce petit épisode de rando-trash nous quittons la commune de Beaufort pour nous diriger vers les rives du lac de Roselend où nous arrivons alors que le soir commence à tomber. C'est l'heure idéale pour un bon bain, bien que le lac soit en cours de remplissage, et qu'il faille aller chercher l'eau assez loin. Ensuite, Adrien constate que les piles de la lampe se sont déchargées (ben oui, on les avait pas inversées. Ca arrive). Fort heureusement, les moniteurs de voile du lac ont décidé de faire une soirée barbecue au même endroit, et nous pouvons leur emprunter de quoi s'éclairer. Une fois le repas expédié, et après avoir constaté que la pleine lune donnait bien assez de lumière, nous partons rendre la lampe, et la plus élémentaire politesse nous oblige à accepter quelque boisson...

Dimanche

Description :

Dimanche matin, nous partons de moyennement bonne heure depuis le Cormet de Roselend, rassemblement de cyclistes nettement plus matinaux que nous. Cette fois-ci, il s'agit de remonter la charmante combe de la Neuva, et nous laissons le Mont Blanc derrière nous. En dehors de la chaleur, la montée se passe sans histoire, même si l'arrivée au col de Grand Fond oblige à prendre un névé pleine pente sur une centaine de mètres. Toutefois, l'épaisseur de la neige est loin d'être effrayante. et nous pouvons faire la traditionnelle photo au col, avant de consacrer quelques minutes à l'identification des sommets des alentours.

Nous décidons ensuite d'aller manger au refuge de Presset, juste en dessous du col, au bord du lac homonyme, avant d'entamer la redescente sur le lac de Roselend par le col du Bresson. Ce dernier itinéraire semble d'ailleurs très couru, au vu du nombre de personnes au refuge, comparé au nombre de randonneurs ayant suivi le même chemin que nous. Dans la mesure où il faut regagner Lyon assez tôt, nous ne noos attardons pas outre mesure après le pique nique. Le passage au col du Bresson permet d'observer la fameuse Pierra Menta de près, avant d'entamer la redescente.

Cette dernière se passe très bien, les cailloux sur le chemin la rendant juste assez technique pour être amusante. Toutefois, nous constatons rapidement que l'itinéraire descend bien plus bas que nous ne l'imaginions, et qu'il va donc falloir subir une bonne remontée avant de basculer vers le refuge du Plan de la Lai. La remontée en question s'effectue sur un très large chemin de terre, poussiéreux et ensoleillé, et ne constitue pas la partie la plus agréable du parcours, d'autant plus que l'eau commence à se faire rare. Nous arrivons à la grande Berge où la lecture cette fois-ci attentive de la carte nous apprend qu'il n'y a définitivement plus de montée pour aujourd'hui. Par contre l'eau semble inaccessible avant l'arrivée.

Contrairement à la carte, le GR5 que nous suivons depuis le col du Bresson décide de descendre pour mieux remonter entre la petite et la grande Berge, mais un itinéraire de contournement habile permet de rester à flanc. La petite Berge est bien entretenue, contrairement à ce qu'on aurait pu craindre, mais il n'y a toujours pas d'eau accessible, et il faut enchaîner sur une descente rapide vers le plan de la Lay. A la descente succède un chemin très large et pas très agréable, mais qui heureusement ne dure pas très longtemps, et sur lequel on jouit une fois encore d'un magnifique paysage.

Malgré son nom, le refuge du Plan de la Lay n'est guère qu'un bar tout ce qu'il y a de plus classique, mais il a l'avantage de fournir une fontaine où nous pouvons boire et nous raffraîchir, avant de s'installer à la terrasse pendant qu'Adrien part chercher la voiture au Cormet de Roselend. Dès lors, il n'y a plus qu'à rentrer sur Albertville, puis sur Lyon et enfin sur Paris.


Virgile Prevosto